LE PARAMÈTRE PRESSION ATMOSPHÉRIQUE ET LES VENTS

<= Notes sur les pratiques techniques


Mesure de la Pression: Mesurée en hPa grâce à un baromètre à mercure, ou utilisant le principe de compression-décompression d'une capsule. Tube de Toricelli et baromètre anéroïde:


Pression atmosphèrique: si l'atmosphère était calme et en équilibre stable, les surfaces isobares seraient en un lieu donné constituées de plans horizontaux. Les mouvement atmosphèriques entraînent la formation de creux et de bosses qui évoluent au cours du temps:


Mesure du vent: On mesure le vent grâce à un anémomètre:

 

Au sol on peut estimer la vitesse grace à la manche à air:

Echelle beaufort: elle est utilisée en mer, car la hauteur des vagues  n'est pas directement proportionnelle à la force du vent.

Echelle Beaufort

Dénomination

Vitesse en Kt

Ht des vagues (m)

0

Calme (calm)

0-1

-

1

Très légère brise (light air)

1-3

0.1

2

Légère brise (light breeze)

4-6

0.2

3

Petite brise (gentle breeze)

7-10

0.6

4

Jolie brise (moderate breeze)

11-18

1

5

Bonne Brise (fresh breeze)

19-21

2

6

Vent frais (strong breeze)

22-27

3

7

Grand frais (near gale)

28-33

4

8

Coup de vent (gale)

34-40

5.5

9

Fort coup de vent (severe gale)

41-47

7

10

Tempête (storm)

48-55

9

11

Violente tempête (violent storm)

56-63

11.5

12

Ouragan (hurricane)

64 et plus

14


Large

côtes

Mer d’huile

calme

Rides ressemblant à des écailles de poisson, mais sans crêtes d’écume

Les voiliers ont juste un peu d’erre

Vaguelettes plus accusées, les crêtes ont une apparence vitreuse, mais ne déferlent pas.

Le vent gonfle les voiles

Très petites vagues, les crêtes commencent à  déferler, écume d’aspect vitreux

Les voiliers commencent à gîter

Petites vagues devenant plus longues, moutons franchement nombreux

Les voiliers sont bien gonflés et prennent une bonne gîte

Vagues modérées prenant une forme allongée, moutons franchement nombreux

Les voiliers diminuent leur toile

Des lames commencent à se former, les crêtes d’écume blanche sont partout plus étendues

Les voiliers prennent deux ris dans la grande voile

La mer grossit, l’écume blanche provenant des vagues déferlantes commence à être soufflée en traînée s’orientant dans le lit du vent

Les voiliers restent au port où s’y dirigent

Lames de hauteur moyenne et plus allongées, formation d’embruns, l’écume est soufflée en traînées très nettes orientées dans le lit du vent

Tous les voiliers cherchent un abri

Grosses lames, les crêtes commencent à s’enrouler en rouleaux, les embruns peuvent réduire la visibilité

Idem

Très grosses lames ; l’écume blanche s’agglomère en large bancs, la mer dans son ensemble paraît blanche et la visibilité est réduite

Idem


Vent: Le vent est un mouvement d’air horizontal, définit par sa direction (d’où vient le vent) et sa force (en m/s, Km/h, Kt). Ces mouvements des masses d’air sont dus aux variations de pression. Sur une grande échelle les mouvements de l’air sont essentiellement horizontaux => on mesure donc la composante horizontale en vitesse et en direction.

Direction: Dans l’hémisphère nord le vent suit la loi de Buys-Ballot (la déviation des masses d’air est due à la force de Coriolis):

Face au vent un observateur a donc les basses pressions à sa droite et les hautes pressions à sa gauche. Dans l’hémisphère sud c’est l’inverse. Aux tropiques les vents tournent dans un sens et dans l’autre en fonction d’autre facteurs qui prennent de l’importance du fait de l’absence des forces de coriolis.

Intensité: Elle est proportionnelle aux gradients de pression. Plus les lignes isobares sont serrées, plus le vent est fort, plus elles sont espacées, plus il est faible. le mouvement de l’air résulte d’un équilibre entre trois forces:

De là résulte que la direction du vent fait un angle avec les isobares, de 15 à 20° sur mer, de 20 à 40° sur terre (cela est du aux frottements plus fort). Ainsi, de la hauteur où le vent ne dépends que des isobares (vent géostrophique) jusqu'au sol, le vent diminue en intensité et tourne vers la gauche dans l'hémisphère nord (en direction des basses pressions), vers la droite dans l'hémisphère sud (toujours en direction des basses pressions). Cela donne la spirale d'Ekman:

Le gradient: Baisse de vent rencontrée prés du sol. Ce phénomène est  du aux frottements, et tout ce qui augmente le frottement augments aussi le gradient, comme:

Les terrains lisses suscitent la formation d’une couche limite stable et organisée, qui colle littéralement, favorisant grandement le gradient. Á l’inverse les obstacles contribuent à homogénéiser la vitesse par le remous qu’ils provoquent.

Différents vents locaux:




Dynamique: soulèvement de l’ait butant sur l’obstacle d’une pente. L’ascendance aérodynamique est parfois matérialisée par des nuages orographiques (nuages en perpétuel renouvellement). La hauteur de l’ascendance est variable, pouvant dépasser d’une fois la hauteur du relief si le vent est fort, la pente raide et l’air instable. L’épaisseur de la bande dépend principalement de la vitesse et du gradient de vent. 

La meilleure orientation est perpendiculaire à la pente. La largeur de la pente compte aussi, car l’air a tendance à contourner les bords et à s’engouffrer dans les fuites. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la hauteur de la pente n’a qu’une importance relative. Le facteur capital est la vitesse du vent. Une pente ne commence à donner qu’à partir d’une certaine vitesse de vent (souvent » 15-20 km/h); un vent trop fort est d’autre part dangereux, car on ne peut plus décoller en sécurité et en vol on risque d’être entraîné vers les rabattants. 

Le côté sous le vent de la pente est l’objet de turbulences à grandes échelles appelées rabattants ou rouleaux; toutefois si la pente est assez régulière et arrondi, le rabattant peut lui même être régulier et ne devient turbulent que prés du sol, très en arrière dans la partie descendante. On estime qu’un obstacle ou relief projette sa turbulence de cinq à sept fois sa hauteur en aval. On estime aussi parfois que les reliefs d’une certaine ampleur peuvent former écran et protéger certains fonds de vallées

Une forte pente aura une zone de montée étroite avec de fortes ascendances:


Une faible pente aura une zone de montée large, mais une ascendance moins forte:

 Une montagne isolée sera contournée et provoquera un rouleau à axe vertical sous le vent:

Effet venturi: un resserrement de l’écoulement implique une augmentation de débit, i.e. partout où un relief canalise l’écoulement du vent, il y a accélération de celui-ci

Turbulences - cas d'espèces:

Des bords arrondis au pied et au sommet donnent un écoulement non turbulent

Des bords angulaires créeront des rotors par vent léger

Des bords angulaires créeront de la turbulence par vent fort

Le retour de pente créera des turbulences dangereuses par vent fort

Turbulence en cas de fortes descendance

Ecoulement du vent au dessus d’un fossé

Ecoulement du vent le long d’un fossé

Ecoulement non turbulent lorsque la pente sous le vent est douce

Turbulences par vent fort lorsque la pente est forte

Turbulences d’obstacle


Brises thermiques: Une brise est un vent à l’échelle locale généralement du à un appel d’air en direction d’une source thermique.

Brise de pente: la pente ensoleillée réchauffe l’air en contact et suscite des thermiques; ceux ci créent un appel d’air dans le fond de la vallée ou de la plaine: il s’agit de la brise de pente montante (e.g. en montagne chaque pente possède sa brise montante dans le créneau horaire où elle est ensoleillée.). Lorsque le soleil quitte la pente on a au contraire affaire à une brise de pente descendante. A noter qu’au ras des glaciers, véritable rivière d’air froid, il existe une brise de pente descendante quasi permanente.

Brise de vallée: les multiples brises de pentes créent au fond des vallées des brises de vallées montantes ou descendantes. Ces phénomènes ne concernent que les plus basses couches, ci. 500m. La brise de vallée montante se crée généralement en fin de matinée, elle se forcit ensuite et culmine dans le milieu de l’après midi vers 16h; la brise de vallée descendante a généralement des vitesses nettement inférieures à celles de la brise montante. Plus la vallée est profonde et étroite et plus les brises de vallées sont conséquentes. Á noter que la rencontre des brises peut donner lieu à de véritables front de confluences générateurs d’ascendances utilisables.

Brise de mer: elle naît de la différence de température qui apparaît l’été entre le continent et la mer qui le borde; elle s’établit d’abord au large, puis progresse vers la côte.  En fin de matinée l’air marin se met à avancer vers l’intérieur des terres, favorisé en cela par un ciel dégagé. Dirigée de la mer vers la terre, elle dépend de nombreux facteurs. Au début la brise est faible et parallèle à la côte, après elle tend à forcir, à tourner à droite et à devenir parallèle à la côte. En Manche et en méditerranée elle est faible; dans l’atlantique elle est soutenue.

On a parfois une avancée d’un mini front froid, ou front de brise de mer, déclenchant de nombreuses ascendances dites de confluences sur son passage, améliorant l’ordinaire des sites; Il est fréquent que ce front de brise de mer se stabilise à quelques kilomètres à l’intérieur de terres, donnant une vaste ligne d’ascendances qui peuvent être utilisées par les parapentes:

Ce phénomène a aussi lieu lors de confluences de brises de vallées en montagne :

Brise de terre: de la terre vers la mer. Elle s’établit 3 ou 4 heures après le coucher du soleil, et souffle jusqu’à 1 à 3 heures après le levé du soleil. Son extension au large est faible (3 à 5 milles), sauf renforcement par effets locaux (présence de reliefs).

Polygone des brises: polygone permettant en fonction de l’heure de donner la force et la direction du vent; on détermine ainsi :

  1.  veering : va vers la droite
  2.  backing : va vers la gauche

Nota: la brise peut être influencée, voire masquée, s’il y a du vent synoptique (météo)


Turbulences cas d'espèces:

Vents superposés et de directions différentes

Cisaillement de vent au dessus d’une vallée

Turbulence au sein d’un front froid

Turbulence au sein d’un front chaud

 

Systèmes ondulatoires: Ce phénomène se situe aux limites des possibilités du vol libre. Quand un flux d’air passe sur une ligne de crête, une bordure de plateau ou une vallée encaissée, perpendiculairement à celle-ci, et si le vent est assez fort (>20Kt), un phénomène ondulatoire peut se mettre en place. En l’absence de facteurs défavorables, comme un net changement de vent en force et direction, l’ondulation peut se développer jusqu’à la troposphère.

    

Indices révélateurs de l’onde: si l’humidité de la masse d’air est suffisante une structure nuageuse caractéristique se développe:


Nuages lenticulaires: ils matérialisent l’écoulement ondulatoire en altitude ; ils ont une forme d’assiette ou de lentilles

Nuages de rotor: ils matérialisent la partie inférieure du système ondulatoire; ils sont en forme de rouleaux parallèles au relief et stationnaires par rapport au sol. Ils se présentent comme de petits cumulus fugaces et déchiquetés.